Peut-on mentir pour la bonne cause ?
Au cours de sa discussion avec Néoptolème, Ulysse défend l'idée que le mensonge est nécessaire à la réussite du plan. Son pragmatisme lui a servi plus d'une fois à se tirer d'affaire et il retient de ses expériences passées que la ruse, qui ici s'apparente au mensonge, est le meilleur parti. Mais le héros de L'Odyssée n'est pas le seul à utiliser la tromperie pour optimiser ses chances de survie. En effet, dans la fable Les obsèques de la lionne de La Fontaine, …afficher plus de contenu…

Dans ce cas, cet exemple apporte plutôt une réponse à la question « peut-on combattre le mal par le mal » mais cette interrogation s'apparentant à celle de départ, il constitue tout de même un élément de réponse. Pour le compléter, on peut citer le cas du « Chevalier » dans La fausse suivante de Marivaux. En effet, cette demoiselle déguisée dans l'idée de se faire un avis sur Lélio, l'homme à qui elle est promise, réalise rapidement qu'il est malhonnête et irrespectueux envers les femmes. Cette découverte la pousse à mettre en place un plan afin de mettre en lumière les vices de ce dernier, qui finira en …afficher plus de contenu…

Mais comme le soutient Néoptolème, la tromperie peut aussi être à bannir pour des raisons morales.
En effet, dans son discours Néoptolème désigne le plan d'Ulysse de « lâche artifice » et de
« déloyauté ». Pour lui, mieux vaut échouer en conservant son honneur que de réussir en risquant de passer pour un traître. Si le mensonge peut permettre de faire le bien, il est originellement considéré comme un vice et nous verrons que dans bien des cas, cela est justifié. L'exemple de La fausse suivante peut également être utilisé pour illustrer les conséquences néfastes du mensonge. Dans l'idée d'exposer la véritable nature de Lélio et de lui faire payer ses actions, la demoiselle déguisée en chevalier entreprend de séduire la comtesse afin de gagner sa confiance et de faire en