Phèdre de racine
Acte I, scène 1- vers 1 à 56
La scène d’exposition a pour fonction de nous présenter :
les personnages
la double intrigue
le lieu
l’époque
Cette scène d’exposition s’ouvre paradoxalement sur un désir de fuite. Au-delà de la dimension informative que doit avoir une scène d’exposition on s’intéressera aux enjeux essentiels de la pièce : le statut accordé à la parole la position par rapport à la loi
Les personnages et Hippolyte au premier chef, sont essentiellement soumis à la famille et à la présence de la généalogie. Cette pression détermine chez les héros une stratégie du détour, de la fuite qui symbolise un accès difficile voire impossible au bonheur.
I. Le personnage d’Hippolyte et la pression de la généalogie :
1) la scène s’ouvre sur l’annonce d’un départ.
« je pars » : mis en valeur par la césure. Le rythme du vers confère une certaine brusquerie. Cet effet de précipitation est également dû à l’emploi du présent.
Fragilité de la décision (prise trop rapidement). Hippolyte ne parait pas pressé de partir.
V.2 « aimable Trézène » : la ville de Trézène apparaît comme le lieu des affections d’Hippolyte.
« Cher Théramène » // « aimable Trézène » : parallélisme de construction=> sens proche.
Mais la règle de l’unité de lieu empêche Hippolyte de partir. Il ne sortira de l’espace tragique que pour en mourir. Donc la décision de partir est à peine énoncée qu’elle s’annule.
2) La quête du père :
V.3 « doute mortel » : hyperbole
v.6/7 : anaphore de « j’ignore »
=> Thème de l’ignorance
Δ L’adj. « mortel » = polysémique
Doute sur la mort du père
Doute qui ronge Hippolyte jusqu’à la mort. Doute qu’Hippolyte vit comme une faute cf. « rougir »=1ère occurrence => registre de la culpabilité.
Le thème de la culpabilité apparaît au moment où il parle de son père. Hippolyte est obsédé par l’image de son père. Il a honte de son oisiveté par rapport aux exploits de son père.
Hippolyte