Phèdre

322 mots 2 pages
L'avènement de la créature permet en effet à Hippolyte de se constituer en héros épique. Et c'est tel que le décrit Théramène. Les premiers vers de la tirade le présentaient comme le chef d'un cortège galopant vers Mycènes (« Ses gardes affligés / Imitaient son silence, autour de lui rangés » v. 1499-1500). C'est l'apparition du monstre marin, la fuite des gardes dans le temple, et, partant, la solitude d'Hippolyte devant l'épreuve, qui opèrent la transformation du « fils [de] héros » (v. 1527) en héros lui-même. « Tout pensif » (v. 1501) que nous le présentait Théramène au début de son récit, Hippolyte, devant l'épreuve, fait montre de courage. La suite de verbes d'action (« arrête » v. 1528, « saisit » v. 1528, « pousse » v. 1529, « lui fait » v. 1530), que le présent narratif rend encore plus vivante, montre que le personnage n'a peur de rien. Le parallélisme syntaxique du vers 1528 (« Arrête ses coursiers, saisit ses javelots ») traduit l'équilibre, la maîtrise et le sang-froid du héros. Ceux-ci sont d'ailleurs couronnés d'un exploit : le monstre est touché au flanc. Mais sa « large blessure » (v. 1530) n'est pas fatale, et relance le combat. Le rythme syntaxique ternaire du vers 1534 (« Qui les couvre de feu, de sang, et de fumée ») vient rompre l'équilibre du vers 1528, traduisant le renversement des rapports de forces. Bien qu'Hippolyte soit soumis à la fureur de ses « coursiers », et qu'il ne soit désormais plus maître de l'action, Théramène le présente encore comme « intrépide » (v. 1542), car il affronte un danger qui le dépasse et le conduit déjà à sa perte. Le héros épique accomplit des prouesses et traverse des épreuves qui, le laissant mort ou vif, permettent la manifestation de ses qualités. En ce sens, le récit de Théramène est à la fois un plaidoyer en faveur d'Hippolyte en même temps que son éloge funèbre. Celui-ci devra toucher Thésée, son père, commanditaire de la mort de son fils, ainsi que le spectateur.

en relation

  • Phèdre
    626 mots | 3 pages
  • Phèdre
    614 mots | 3 pages
  • Phèdre
    594 mots | 3 pages
  • Phèdre
    304 mots | 2 pages
  • Phèdre
    483 mots | 2 pages
  • Feok
    457 mots | 2 pages
  • Phèdre
    329 mots | 2 pages
  • Phèdre
    659 mots | 3 pages
  • Phèdre
    350 mots | 2 pages
  • Phèdre
    2841 mots | 12 pages
  • Phèdre
    852 mots | 4 pages
  • Phèdre
    419 mots | 2 pages
  • Phèdre
    360 mots | 2 pages
  • Phèdre
    369 mots | 2 pages
  • Phèdre
    1990 mots | 8 pages