Lorsqu'on lit, observe ou même écoute une tragédie, plusieurs émotions fortes sont immanquablement éprouvées. Par contre, il y a un moment précis dans chacune de ces pièces qui suscite un plus grand lien émotionnel entre le personnage et le spectateur. Un moment comme celui-là, qui s'appelle la catharsis, est très présent dans la pièce théâtrale «The Shape of a Girl» écrit par Joan MacLeod, quand Braidie décide de ne pas aider son amie qui se fait intimider et abuser physiquement par une autre fille dans les toilettes. Les émotions fortes ressenties à cet instant en sont aussi le cas dans l'acte IV et puis dans l'acte V de la tragédie classique du 17e siècle: Phèdre par Jean Racine. Cet auteur a été capable de faire ressentir à ses spectateurs deux sentiments essentiels à travers plusieurs des personnages de l'histoire; ceux-ci vont donc être élaborés dans les paragraphes qui suivent après avoir discuté de la manière particulière que Racine a décidé d'élaborer la catharsis dans ces deux actes. Premièrement, la catharsis dans Phèdre ne manque pas son coup. Elle ne vient pas par surprise et après la tournure des événements dans l'acte précédents, un moment dramatique va évidemment se produire bientôt. Par contre, la ténacité auquel l'auteur décide de s'y prendre est ce qui surprend le plus. L'acte IV commence au milieu d'une dispute entre Oenone et Thésée et ceci plonge les lecteurs dans une scène où la nourrice de Phèdre calomnie le pauvre Hippolyte comme ceci:
«J'ai vu lever le bras, j'ai couru la sauver; Moi seule votre amour j'ai su la conserver» (IV, 1, 1019-20).
Oenone, en revanche d'accuser le jeune, fait donc nourrir de plus en plus la furie de Thésée. La rage que cet homme éprouve n'est certainement pas manquée. Ici, Racine choisit des mots pour avoir un grand impact. En utilisant des mots comme «outrage» (IV, 1, 1002), «perfide!» (IV, 1, 1023) et «monstre» (IV, 2, 1045), Racine reste fidèle a la recette d'une catharsis réussit et qui a pour bus de