phedre un amour impossible
Savant cet amour impossible et destructeur, Phèdre a fait de nombreux efforts pour lui échapper, et pour échapper de la même façon à la souffrance.
est victime d’une malédiction divine à laquelle elle ne peut se soustraire.
La guérison de son amour passe d’ailleurs, pour elle, par des honneurs divins. Elle entend « détourner » les tourments dus à son amour « par des vœux assidus » au vers 279 et se met au service de la déesse. En vain. Par substitution, la déesse Vénus devient Hippolyte, deux fois, aux vers 285-6 et 288 : Hippolyte est devenu Vénus car il se substitue à ce dont elle est le symbole, l’incarnation de l’amour. La déesse qu’honore Phèdre n’est donc pas Vénus en elle-même, mais celui-là même qu’elle devrait ignorer et repousser : en honorant Vénus afin qu’elle fasse cesser son amour pour Hippolyte, Phèdre ne fait donc qu’honorer l’image de celui qu’elle aime. Si Hippolyte se substitue à l’image de la déesse, c’est à la fois parce qu’il représente un dieu pour Phèdre, qui en est « idolâtre » et l’« adore » (v.293, v.286), termes tous deux connotés religieusement, et parce qu’il n’est finalement, dans une conception tragique de l’amour comme fatalité guidée par les dieux, que la représentation matérielle du dieu Amour. Hippolyte n’est que le symbole d’une vengeance divine.
Vénus est finalement « toute entière à sa proie attachée » v.306, malédiction divine qui enserre la jeune femme et l’empêche de se délivrer