Philippe jaccottet a la lumière d'hiver
Explication linéaire
Fleurs, oiseaux, fruits, c’est vrai, je les ai conviés
Le thème de la mort occupe une place essentielle dans l’œuvre de Philippe Jaccottet. Dans ses premiers écrits, il l’exprimait de façon lyrique avec un certain effroi. Plus tard, dans Leçons et Chants d’en bas il l’aborde avec intimité, déchirement et un questionnement parfois morbide puisque ces poèmes évoquent le deuil de personnes qui lui ont été chères, son beau-père et sa mère.
C’est dans A la lumière d’hiver et particulièrement dans le premier poème que nous avons à étudier qu’il évoque sa propre mort ainsi que ses doutes sur la nature de son œuvre. Ecrit après la période de torpeur dans laquelle ces drames l’ont plongé, il y entretient un rapport flou entre sa mort physique et la mort de sa créativité. Il semblerait cependant que contrairement à ses deux premiers livres de deuil, A la lumière d’hiver amorce un renouveau, un espoir, un nouvel élan créatif après un repli sur lui forcé.
Dans cette anthologie, Philippe Jaccottet a choisi de conserver la totalité des poèmes de A la lumière d’hiver, un aveu presque qui nous indique qu’il s’agit sans doute de son œuvre maitresse.
Comment dans cette œuvre donc et précisément dans ce poème a-t-il réussi à « élever » ce qu’il a pu vivre de plus ténébreux pour en faire un enjeu majeur de son travail, de sa création, de sa quête ?
Le texte s’articule en trois strophes, en trois parties :
La première strophe peut être lue comme un constat, un retour sur ses premiers écrits et ce qu’il pensait être son propos.
Dans La deuxième strophe, il exprime sa résilience, sa volonté de parler encore, d’exister.
La troisième strophe est une forme de message, de cri vers le loin dans lequel il affirme sa persévérance mais aussi l’humilité qui le caractérise, son incapacité, son échec annoncé face à la force qui le pousse à écrire, peut-être la condition du poète.
Le premier vers sonne comme une confession, comme si