Philo commentaire
Souvent les gens de notre entourage ou du moins ceux qui nous connaissent un minimum nous disent « soit toi-même » lorsque nous changeons d’attitude en présence d’inconnus ou dans des circonstances inhabituelles, nouvelle attitude ou nouveau comportement qu’ils ne connaissent pas. Cette expression « être soi-même » est beaucoup utilisée mais certainement de façon peu ou pas réfléchie, et il n’est pas évident de savoir ce qu’elle signifie exactement. En effet, par cette expression, nous voulons souvent dire que nous ne nous maîtrisons plus, que ce n’est plus nous. Cependant est-ce que cette définition courante, familière est correcte ? Que signifie réellement « être soi-même » ? Si nous ne le sommes pas ou plus, comment devenir ou redevenir soi-même ? Et inversement, que veut dire ne pas être soi-même ? Mais tout cela nous ramène à une question : « Peut-on ne pas être soi-même ? », question désignant ici la possibilité et non le droit et le verbe « être » renvoie à la notion d’identité personnelle.
A priori, « ne pas être soi-même » est absurde et une évidence apparaît : je suis moi et je ne peux pas être quelqu’un ou quelque chose d’autre en même temps. La question suppose donc qu’il est difficile voire impossible de ne pas être soi-même. Toutefois, sur quelle définition nous basons-nous pour dire que nous ne sommes pas nous-même ? Plusieurs sens peuvent-être attribués à « soi-même ». Est-ce que être soi-même c’est être comme les autres nous voient au quotidien ? Dans ce cas ci, nous sommes ramenés à la définition courante, familière du soi-même. Lorsque certaines personnes nous disent d’être nous-même, ils ont ce sens là du soi-même à l’esprit et attendent de nous que nous reprenions notre attitude, notre comportement « normal », celui qu’ils connaissent. Le « soi-même » représenterait alors l’image que nous renvoyons de nous, mais est-ce que ce qui nous apparaît de nous n’est pas qu’une apparence de ce que nous sommes