A cet égard la connaissance du bien ne se révèle pas sous la forme d'une prescription morale qui nous empêche d'agir à cause de la dissociation qu'elle nous impose entre raison et passion, mais elle s'identifie complètement à la recherche de ce que nous savons être nécessaire à la conservation et à l'affirmation de notre puissance. La libération résulte d'une connaissance et non d'un refoulement du désir, essence de l'homme. « Etre cause adéquate de soi » pour Spinoza c'est parvenir à la pleine maîtrise de soi qui ne peut se réaliser sans la connaissance de soi. Il n'y a donc pas lieu pour Spinoza de rejeter le désir, il faut plutôt connaître les causes qui nous conduisent à désirer et s'en rendre maître. Ainsi la joie désigne le passage d'une perfection moindre à une perfection plus grande. Tandis que la tristesse est le passage d'une plus grande perfection à une moindre perfection. Les désirs qui produisent en l'occurrence la tristesse sont ceux qui comme l'avarice ou l'ignorance admettent des causes extérieures et produisent inconstance et impuissance en l'homme au contraire la fermeté qui est un « Désir par lequel un individu s'efforce de se conserver en vertu du seul commandement de la Raison » Ethique, livre 4, proposition 59, scolie) engendre la joie. Ce à quoi nous enjoint Spinoza de faire est de réaliser notre nature, de l'accomplir au plus haut sens du terme. Mais cela ne peut s'effectuer que si nous persévérons dans notre être et que nous accomplissons le désir de puissance comme expression de la vie même. Spinoza parvient ainsi sans préconiser l'intempérance à concilier : désir et