philo d bat
Guillermo Kozlowski (CFS asbl)
Le rapport entre la philosophie et la société
« À quoi ça sert ? »
On se pose désormais très fréquemment la question à propos de toutes les pratiques humaines.
Quel bénéfice en tire notre société ? On se demande à quoi sert l'art ? A quoi servent les mathématiques, le latin, la philosophie ou l'amour ? Un seul domaine échappe encore à la question: la technique.
Il y a là un paradoxe. En effet, si on se demande ce qu'est une société déterminée, on pourrait répondre qu'elle est un point de vue sur le monde, une façon d'envisager les liens de parentalité, de percevoir certaines expériences artistiques, de pratiquer des langues, d’avoir une histoire... Il n'y a pas une société de base, une sorte de matière neutre à laquelle on pourrait ajouter « en option » un peu de science, un peu d'art ou de philosophie ... Une sorte de caisson « IKEA » à améliorer de portes, tiroirs et autres accessoires ... d'esthétiques diverses ; prix ou qualité variable. La science, l'art, la philo, ne sont pas des options « utiles», mais des éléments constitutifs d'une société.
C'est en quelque sorte ce dont parlait le philosophe italien Antonio Gramsci, lorsqu'il affirmait que tout le monde possède une philosophie. Ainsi, le sens commun est une philosophie qui fournit des points de vue implicites sur la vie, la mort, la condition humaine, etc. Tous les êtres humains ont des réponses, plus ou moins partielles et implicites, aux questions existentielles. Des points de vue indispensables pour leur vie quotidienne et profondément inscrits dans chacun de nous.
« Il faut détruire le préjugé fort répandu selon lequel la philosophie serait quelque chose de très difficile étant donné qu'elle est l'activité intellectuelle propre d'une catégorie déterminée de savants spécialistes ou de philosophes professionnels et faiseurs de systèmes. Il faut donc démontrer au préalable que tous les hommes