L'art désigne étymologiquement le savoir-faire. Ainsi au sens large, les arts désignent toute forme d'activité manifestant ou impliquant une maîtrise technique. Cependant, on peut parfois penser qu'il y a un domaine spécifiquement artistique et donc dépourvu de règles. Comment juger l'art, si c'est autre chose qu'une compétence technique qui est jugée ? Par ailleurs, l'art est-il le lieu de l'apparence ou celui d'une vérité ? Philosophe français du 19ème siècle, Henri Bergson introduit l'extrait de son œuvre la Pensée et le Mouvant avec « remarquons que l'artiste a toujours passé pour un idéaliste ». Sa thèse constitue donc une généralité, ou tout au moins une coutume. Cette généralité amène néanmoins quelques interrogations. Peut-on d'ores et déjà considérer tout les artistes comme des idéalistes ? Un idéaliste est un esprit qui se représente mal les conditions de la réalité. Or, est-il possible de ramener, a priori, quelques cas à une généralité ? Ou au contraire, être idéaliste constitue t'il une condition nécessaire au fait d'être qualifier d'artiste ? Contre le matérialisme scientifique et philosophique de son temps, Bergson tente de rétablir les droits de la conscience et de la vie spirituelle. Il pense que l'art serait alors une révélation de la réalité: il rend visible ce qui reste voilé à la perception de l'homme ordinaire. L'artiste fait surgir des visions pures de la réalité et il est, comme un visionnaire, un médium, un intermédiaire entre l'homme et la réalité, la vérité. Il nous apprendrait à voir le monde objectivement et à le différencier de ce que nous voyons subjectivement par habitude. Le problème est donc de savoir qu'elle est la visée de l'art, c'est-à-dire s'il n'est qu'une imitation de la réalité, ou bien s'il possède une fonction révélatrice des aspects de la réalité. Nous pouvons donc nous demander quel est vraiment le but de l'art ? Si l'art n'était qu'une pure et simple imitation de la réalité, alors il n'aurait aucune utilité pour