Philo

5866 mots 24 pages
1) Dire "je suis un breton", c'est se donner une identité par une définition culturelle. C'est marquer l'individualité qui me caractérise et m'identifier à une culture dont je suis fier, tout en m’opposant à d’autres. L'ennui, c'est que c'est une réponse très vague. Elle convient à des milliers d'autres êtres humains bretons comme moi. Elle définit seulement une appartenance de l'ego, une appartenance qu'il est à même de revendiquer. Ce n'est qu'une étiquette commode pour me faire valoir en me distinguant des autres peuples : les basques, les espagnols, les corses ou tout ce que vous voulez. C'est une identité qui n'est pas personnelle, mais collective. C'est aussi une figure de l'identité qui est fondée sur une fragmentation passablement conflictuelle.
2) Dire "je suis un élève de terminale", ou "je suis un étudiant", c'est aussi se donner une définition par le rôle auquel nous nous identifions. C'est une manière de mettre en avant mes droits, de me présenter devant un autre, de me distinguer de lui d'arborer une certaine identité. L'agent de police qui vous questionne vous demande vos « papiers d'identité » : "Et vous à l'arrière, vous êtes qui?" La réponse qui nous vient est de décliner notre nom et prénom. Je suis Anatole Dupuis. Mais le nom ne dit pas grand chose. C'est une étiquette posée pour identifier une personne. Il ne suffit pas de connaître son nom pour savoir qui on est ! Dire je suis "garçon de café", "joueur de tennis", musicien" ne m'en apprend rien. C'est une définition qui ne fait que préciser ce qui constitue mon travail, une de mes passions ou un de mes divertissements. Mais mon travail, mes passions, mes divertissements, ce n’est pas moi. Le travail me donne une identité, mais qui est aussi relative que mon appartenance à un peuple. Je peux m'identifier à ce que je fais, mais il reste que je ne suis pas ce que je fais. J'ai un travail, je ne suis pas mon travail. Je suis différent du personnage que les autres voient en moi et qui n'est pas

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