Philo

320 mots 2 pages
Tout est langage
L’être humain est fondamentalement un être de langage, pensait Françoise Dolto. Par langage elle n’entend pas le seul fait, ponctuel, de prendre la parole, mais une faculté générale de symbolisation par laquelle l’individu, constamment et à tout âge, perçoit dans les êtres et les choses, formule par ses attitudes et ses discours, des significations.
Cette mise en évidence de l’omniprésence du sens est l’une des percées les plus importantes de la psychanalyse. Elle établit que l’humain existe en manifestant et en donnant du sens à tout ce qu’il fait et voit. Il suffit d’observer l’enfant qui demande à tout propos à quoi servent les choses, ou ce que les mots veulent dire. Cette ouverture maximale, au début de l’existence, aux significations du monde, invite naturellement à penser qu’elle inclut de manière privilégiée les comportements de l’entourage affectif. Aucun mot, aucune attitude n’est insignifiant : tout compte pour l’enfant qui comme un aveugle recouvrant la vue apprend peu à peu à voir.
Sa façon d’attribuer du sens est parallèle à sa manière d’en apporter, d’en être lui-même porteur. L’enfant, ignorant son identité, ne se sachant pas enfant, comme dit Dolto, est le reflet de ce qui l’entoure et, comme toute chose aperçue, fait aussi sens. L’enfant, comme le monde, fait sens : cris et silences, résultats scolaires et comportements affectifs, présence ou inhibition sociale.
Mais pourquoi, si tout fait sens, en ajouter par la parole ? Pourquoi, si tout est langage, parler encore ? Parler n’est-ce pas créer du sens plutôt que s’en libérer ? La parole est salutaire, pour la psychanalyse, parce qu’elle détourne du paysage intérieur, empêche l’individu de s’enfoncer dans son imaginaire. La parole, le plus souvent dialogue, interpose un tiers, une distance, entre les rêves et les êtres chers et

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