Philosophe de scythe
Au XVII° siècle, l’admiration pour l’Antiquité est générale. Jean de La Fontaine s’inspire du fabuliste grec Ésope pour réfléchir sur le bonheur en comparant les réponses de deux philosophies grecques, le stoïcisme et l’épicurisme, en choisissant clairement la seconde.
A. Un récit abusé
Une fable comporte deux parties :
- un apologue, c’est-à-dire le récit
- une moralité.
1. Deux personnages abusés
Le premier apparaît au vers 1 : c’est un philosophe ; le second au vers 4 (un sage). Ils ne sont pas identifiés mais précisés.
Le premier est un barbare car la Scythie (la Russie méridionale) est un pays mal connu et ancien. Le second est un homme cultivé, sans doute grec, comme l’indique la référence aux Géorgiques de Virgile et à l’épisode du vieillard de Tarente (ville grecque d’Italie). L’opposition entre les deux personnages est de nature et d’origine.
2. Des comportements opposés Le Grec jardine : le bonheur est associé à l’Eden. Le scythe est violent : alors que le vers 10 propose une suite d’actions diverses et plaisantes, le vers 22 utilise des verbes violents, soulignés par une allitération en « t » et l’hyperbole du vers 24 qui montre l’ampleur des dégâts. L’anaphore du vers 29 a le même effet, ainsi que les négations des vers 27 et 28. Ces connotations péjoratives sont configurées par les sombres images du vers 17 et le lexique au vers 16. On a l’impression d’actions désordonnées et irréfléchies.
3. Une narration vivante Comme souvent, la Fontaine dramatise son récit, le transformant en petite comédie de mœurs : une entrée en scène des personnages, la précision des circonstances, un dialogue (vers 14 et 20), un changement de lieu (vers 21).
Tout cela donne une grande vivacité au récit bref et métriquement divers (plusieurs vers de longueurs différentes : dodécasyllabe ou alexandrin et octosyllabe).
B. Une double idéologie
1. Stoïcisme et épicurisme
L’épicurisme est une philosophie fondée par le Grec Épicure qui identifie le