Philosophie : affectivité, existence et intériorité
La compréhension est toujours à penser liée à l’affection car la compréhension est toujours affectée. Le comprendre est fondé en premier lieu dans l’avenir. L’affection, au contraire, temporalise au niveau du passé. L’affection se fonde primairement dans l’être-été. La question de l’affectivité est abordée à partir de la temporalité de la peur (inauthenticité) et de l’angoisse (authenticité). La peur se révèle comme une affection inauthentique. La peur nous confronte aux préoccupations des choses de ce monde. La peur est toujours la peur de quelque chose qui menace notre possibilité d’être factice par rapport aux choses dont nous nous préoccupons. La peur s’ouvre vers ce qui nous menace dans un contexte quotidien du monde. La temporalité de la peur est une temporalité inauthentique. La peur se rapporte à un objet de préoccupation qui nous détourne de nous-mêmes par l’attente. La peur est renvoyée à un objet et non au Dasein lui-même, dans sa possibilité la plus propre. La confusion devant ce qui nous menace est une forme d’oubli de soi-même. A l’oubli de soi-même dans la peur correspond une présentification confuse de ce qui nous menace, de l’objet-à-côté. La présentification à partir de l’oubli de l’objet qui nous menace se projette dans l’attente. La peur est pensée à partir de l’oubli de la répétition du passé. L’angoisse, au contraire de la peur, nous détourne de la préoccupation quotidienne pour nous ramener à l’étrangeté de nous-mêmes. L’angoisse, au lieu de nous projeter vers, nous ramène à notre possibilité la plus propre. L’angoisse fait disparaître, fait évanouir les choses du monde ambiant. Le monde se retire dans une dimension de non signification. Il y a un néant du monde dans cette perte de signification. C’est par rapport au néant que l’affection se révèle comme angoisse. L’attente préoccupée se confronte au néant. Le Dasein est alors arraché à toute temporalité de l’attente et de la présentification. Il