Philosophie faut-il préférer la révolte à la résignation ?
Pour pouvoir se révolter, encore faut-il être libre d'agir. Que vaudrait une révolte d'avance vouée à l'échec ? Le problème est donc avant tout celui de la possibilité de la révolte. Si la révolte est impossible, la question se résout d'elle-même : il est nécessaire de se résigner.
Quel est donc mon pouvoir d'action face au monde ? A cette question, les stoïciens répondirent : aucun. L'univers, selon eux, serait régi par les lois strictes du déterminisme. Tout est déterminé. L'ordre de la nature est réglé selon les lois strictes de la causalité et l'homme ne peut rien y changer. Il ne lui reste donc plus qu'à accepter. Certes l'homme est libre de penser, libre de son attitude face au monde, mais refuser l'ordre des choses, c'est nécessairement être malheureux et voir ses projets échouer. Il y a là une attitude insensée. La fin de l'homme est le bonheur. La condition de ce bonheur est donc la résignation et, non pas une résignation passive, mais une résignation active, qui se veut. Le sage stoïcien est celui qui s'efforce de connaître l'ordre de la nature, non seulement pour l'accepter mais même pour le vouloir, ayant la satisfaction de voir advenir non seulement ce