Philosophie internet
En courbe exponentielle, le développement de l'internet suscite de la part des décideurs politiques et économiques un enthousiasme à peine tempéré par les interrogations provoquées par les mésusages du réseau numérique mondial. D'ici peu, promet-on, bibliothèques et établissements scolaires seront connectés, ouvrant aux écoliers, étudiants, enseignants et chercheurs les portes d'une médiathèque virtuelle aux dimensions planétaires. Bien plus, l'interactivité inhérente du réseau numérique permettrait à chacun d'être acteur de cette bibliothèque de Babel en contribuant, de manière significative, à la production du savoir et au partage des informations. Nouveau monde virtuel, utopie communicationnelle, paradis cognitif, la "matrice" d'internet nous engloberait tout en permettant à chacun d'appréhender la totalité du Savoir : pour un peu, internet serait la concrétisation de l'Esprit absolu.
Loin de toute technophobie, il convient d'interroger cet image d'internet comme vecteur de connaissance, en en montrant, autant que possible, les limites et les paradoxes qui résultent d'une contradiction, fondamentale entre la fonction de transmission culturelle assumée par l'enseignement et la médiatisation planétaire dont l'internet semble représenter la quintessence. Une approche documentologique et une réflexion socio-critique, mettant l'accent sur la fonction émancipatrice de la communication, permettra de dégager les conditions pédagogiques pour que l'internet en milieu scolaire reste un vecteur de connaissance, d'autonomie culturelle et de participation citoyenne à la vie sociale.
transmission culturelle et communication
la transmission verticale du savoir
Pour mieux mettre en lumière les implications culturelles des réseaux d'information, il est sans doute nécessaire de rappeler les fonctions classiques de l'enseignement. En effet, en mettant en évidence l'éclatement des sources du savoir, nous risquons de perdre de vue ce qui en constitue