Philosophie : le bonheur est-il une valeur morale ?
La morale peut correspondre à un ensemble de normes qui varient selon les croyances, les cultures, les conditions de vie, les besoins individuels comme à une morale démocratique, dont la loi soumet chaque individu, et non en fonction de leur mode et genre de vie particuliers ; les notions de bien, de mal et de devoir sont alors universelles et applicables par chacun.
Pour affirmer que le bonheur est une valeur morale, il s'agit donc de comprendre à quelle moralité le bonheur correspond-il et si l'aspiration au bonheur constitue le principe d'une vie morale et raisonnée.
Le bonheur apparaît tout d'abord comme un état recherché personnellement, comme un accomplissement individuel. Selon la doctrine eudémoniste, il devient le but de toute action, comme une recherche perpétuelle pour être heureux en supprimant tout désaccord de soi avec le monde. Chez les Epicuriens, le bonheur consiste en l'absence de trouble de l'âme, l'ataraxie et en santé corporelle c'est-à-dire l'aponie. Le trouble de l'âme est l'état causé par ce qui apporte souffrance, crainte et empêche toute satisfaction intérieure. Ces troubles sont selon Epicure de quatre sortes: la crainte des dieux, de la mort, de la douleur physique et de l'absence de bonheur. Ainsi dans sa Lettre à Ménécée, Epicure administre à l'homme un antidote à prendre pour acquérir la quiétude de l'âme sous la forme d'un "quadruple remède" que fit graver sur le mur d'un portique Diogène d'Oenanda "Il n'y'a rien à craindre des dieux, il n'y'a rien à craindre de la mort, on peut atteindre le bonheur, on peut supporter la douleur". Les hommes craignent les dieux par peur de leur pouvoir et de leur