Philosophie : le désir
L’homme est un être de désir. Il désire ce qu’il n’a pas et ce qu’il n’est pas et qu’il se représente comme un objet de satisfaction. Mais l’homme est aussi un être de devoir qui s’impose des règles pour ne pas perdre son humanité. Lhomme étant un être de désir on pourrait alors penser que son devoir est d’accomplir tous ses désirs. Si le désir est « un manque, souffrance, aspiration à une plénitude » il semble évident que son devoir est de rechercher le bonheur comme résultat des désirs accomplis. Cependant certains désirs sont excessifs passionnels voire maladifs ou violents qui peuvent nous déstabiliser (perte de l ataraxie). L’accomplissement de tels désirs peut-il alors constituer une bonne règle de vie ? La règle de vie qui consisterait à accomplir tous ses désirs ne peut donc pas être adoptée sans une réflexion préalable. Nous pouvons donc nous demander si suivre l’élan du désir peut constituer une règle de vie valable ou bien si au contraire il faut renoncer à certains types de désirs comme le préconise Epicure, voire renoncer totalement au désir ? Cette limitation n’est-elle pas nécessaire ? Comment définir ce « bien vivre » que dicterait la bonne règle de vie ?
I) L’accomplissement de tous ses désirs parait être conforme à la vie et à la nature L’homme par nature en situation de « désir » peut être tenté de satisfaire toutes ses pulsions. En effet la bonne règle de vie est celle qui conduit au bonheur sensible : comme l’énonce Calliclès qui entend satisfaire tous ces désirs, sans distinction, pour être heureux et n’être jamais frustré. La satisfaction des besoins naturels comme manger dormir ou boire sont comme une évidence pour l’homme. Pourtant hors de ces besoins naturels il existe certains désirs qui ne se référent pas au champ de la survie. Dès que l’on aborde des concepts immatériels la question commence à se poser. Pour Spinoza le désir est « l’essence de l homme » et donc par nature l homme doit accomplir tous ses