Philosophie : le lien à autrui
Mais comment évolue la qualité de notre relation avec l’autre ? Vaste questionnement. A la fois philosophique et scientifique.
© Carlos Munoz-Yague / LookatSciences
"L’enfer, c’est les autres", écrivait le philosophe Jean-Paul Sartre dans sa pièce Huis-Clos. Qui est l'"autre" ? La relation que nous construisons avec le monde, avec “autrui”, se détermine, d’un point de vue purement physiologique, en fonction des modifications de notre réseau neuronal. Un réseau qui se transforme au cours de la vie. En d’autres termes, notre cerveau change.
Mais comment évolue la qualité de notre relation avec l’autre ? Selon quel mécanisme notre cerveau organise notre rapport au monde ? Vaste questionnement. A la fois philosophique et scientifique. Pour apporter une base de réflexion, nous avons fait dialoguer un philosophe, François Ambolet, professeur de philosophie et co-fondateur de l’Université du temps libre en Essonne, et une neurobiologiste de formation et aujourd'hui Directrice de la culture à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), Anne Hervé-Minvielle.
L’autre est tout d’abord celui qui nous renvoie, par un jeu de miroir, à qui nous sommes. "Le ‘Je’ est construit par les autres", explique le philosophe François Ambolet. Autrui est un autre ‘Je’, identique et tout autre à la fois, libre et irréductible."
Le rapport à autrui est notamment porté par le langage, produit du cerveau. Mais la qualité de cette relation ne se résume pas à nos capacités physiologiques. La place de l’éducation est prépondérante."Le réseau neuronal est plastique, il constitue un maillage qui se renforce suivant notre environnement et nos choix, poursuit la neurobiologiste Anne Hervé-Minvielle. Avoir un cerveau complexe nous a permis de nous libérer de