Philosophie
Résumé :
L’amour des bêtes me caractérise ; certaines m’ont beaucoup impressionné, comme celles dont les écrivains antiques rapportent les exploits ou la mort, ou dont les poètes chantent la grâce. J’aime en elles leur amour pour leur maître.
Les bêtes m’attirent : leur mort m’afflige. Les anecdotes qui témoignent de leur proximité morale avec nous m’enchantent, et je déteste les philosophes qui les méprisent.
Il y a de l’enfantillage dans cet amour des animaux ; je connais leurs défauts, mais leur cruauté garde, contrairement à la nôtre, une certaine innocence. Et seul l’animal peut m’offrir un amour et un bonheur inconditionnels. (107 mots)
Questions :
Qui est Pétrarque ? premier poète de la Renaissance italienne (XIVème siècle), il est surtout célèbre pour son Canzoniere, recueil de poèmes qui célèbre Laure, image de la femme idéale. Il est l'un des grands maître du sonnet, et fut à ce titre imité par les poètes français de l'Ecole de lyon (Louise Labé, Maurice Scève...) et ceux de la Pléiade, notamment Ronsard et Du Bellay.
A quelle légende est-il fait allusion lignes 18-20 ? Il s’agit de la légende de Tristan et Yseult (ou Iseult) : victimes d’un philtre magique, ils s’aiment d’un amour absolu, qui leur vaudra la haine du roi Marke… Tristan est aussi un opéra de Wagner.
La dernière phrase du texte nous dit : « mon goût des animaux vient de mon goût de l’Absolu ». L’absolu, c’est ce qui n’est pas relatif, qui ne connaît ni conditions ni limites ; Julien Benda vient de nous parler du bonheur total qu’il peut procurer à un animal familier, et de l’amour inconditionnel que celui-ci lui porte : l’amour de l’animal lui donne donc une expérience de