Si le « je » désigne le pouvoir que j’ai de me mettre en retrait du monde comme de moi-même, le « moi », « empirique » nous dit Kant ( = celui dont on peut faire l’expérience) désigne la synthèse toujours changeante de nos multiples manières d’être. Il est ce qui constitue notre identité qui ne cesse de se reconstruire à mesure que nous nous positionnons dans le monde. Dès lors, le « moi » que je suis ce révèle dans toutes sa fragilité. Je prends conscience de la contingence de mon identité du fait que j’aurais pu être autre et qu’à tout moment je peux devenir autre. Le sens et la valeur de mon existence perde alors de leur consistance, c’est l’expérience de l’angoisse que Sartre définit comme « la saisie réflexive de la liberté ». Prendre conscience de soi c’est : 1ère : prendre conscience de ce « je » absolument libre puisqu’il n’est rien sinon ex-sistant « néant ayant à être » (Sartre, L’être et le Néant). 2ème : prendre conscience que le « moi » qui me définit est essentiellement fragile, qu’il peut devenir tout autre à tout moment. C’est d’ailleurs cette contingence de notre identité que nous ne parvenons pas toujours à assumer ; raison pour laquelle certains d’entre nous se fige dans des postures identitaires d’ordre religieux, ethnique, ou nationaliste. Cela permet de s’affirmer en excluant l’autre (voir annexe 5).
Cependant certains philosophes remettront en cause l’idée Sartrienne d’un sujet capable de se hisser au dessus de toute détermination d’ordre culturelle, sociale, psychologique ou physiologique. En effet, l’effet de surplomb qui apparaît lorsque nous prenons conscience de nous même n’et peut être qu’un mirage engendrée par la conscience elle-même (voir leçon 1 chapitre 5).
REMARQUE 2 : Le sujet pouvant faire retour sur ses états de conscience et donc sur le sels qu’il donne aux choses on doit distinguer entre : 1 ère : La conscience immédiate : l’activité par laquelle l’être conscient ce déployant dans le monde ( c'est-à-dire existant) le