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Phonologie, Master LFA
Professeur : André THIBAULT
Semaine 2.
Nous allons revenir cette semaine au concept de phonème, mais en illustrant de façon plus précise en quoi il consiste.
1. Rappel des facteurs déjà évoqués
Rappelons que nous avions vu la semaine dernière :
- que le phonème est une abstraction ;
- qu’il relève du niveau de la langue et non du discours ;
- que les phonèmes, contrairement aux sons, sont en nombre limité dans chaque langue ;
- que chaque langue possède son propre inventaire de phonèmes ;
- que ceux-ci s’organisent en système, plus précisément en système d’oppositions.
2. Nouvelle définition plus technique et analytique
Nous allons préciser la définition du phonème cette semaine, car il convient de le définir plus techniquement comme un ensemble de traits distinctifs (on dit aussi traits pertinents), le phonème étant un segment de la chaîne parlée qui permet d’opposer, ou de distinguer, un signifiant d’un autre (rappelons que dans le modèle saussurien, le signifiant est la face matérielle du signe linguistique, et s’oppose à ce qu’on appelle le signifié, qui est sa face mentale, psychique) ; on peut très concrètement illustrer cette propriété distinctive du phonème dans ce que l’on appelle les paires minimales, qui nous permettront d’identifier, l’un après l’autre, les traits distinctifs de chaque phonème, en faisant commuter divers segments pour tester leur valeur oppositive.
3. Valeur strictement distinctive du phonème
Avant toutefois de commencer à illustrer ce mécanisme par lequel on peut analyser les traits pertinents des phonèmes d’une langue, j’aimerais apporter une importante précision : le phonème ne signifie rien en tant que tel, il permet seulement de distinguer deux formes. On relève parfois, dans des copies d’examens ou des travaux d’étudiants, une confusion entre phonèmes et morphèmes ; on lira, par exemple, des énoncés aberrants comme