Phèdre, racine
Dans cette tirade Phèdre est plusieurs fois comparée à un monstre, comme dans l’expression « digne fils du héro qui t’as donné le jour », dans laquelle la périphrase « héro qui t’as donné le jour » renvoie à Thésée, à ses exploits mythologiques et aux monstres qu’il a tués. Cela identifie donc Hippolyte à son père et Phèdre à un monstre qui devrait être tué. A deux reprises, la reine utilise le terme « monstre » dans des auto-désignations pour insister sur l’immoralité de son comportement et sur l’horreur qu’elle a d’elle-même. Plusieurs termes renvoient aussi à l’horreur de son aveu et à l’immoralité de sa passion incestueuse. Ainsi, Phèdre évoque le regard des autres sur sa situation dans le vers « la veuve de Thésée ose aimer Hippolyte ! » : elle insiste sur l’inconvenance de son amour par rapport à son rang social. La construction des vers appuie aussi sur cet aspect de la tirade : une diérèse est faite sur le mot « odieuse », ce qui l’allonge et insiste sur son sens : à cause de son comportement, Phèdre devient méprisable et honteuse. L’horreur de cet aveu est aussi vu à travers le regard d’Hippolyte : l’expression « si tes yeux un moment pouvaient me regarder » montre qu’à ce moment de la pièce le jeune homme ne regarde même pas sa belle-mère tant sa révélation est honteuse. Le mot « inhumaine » renvoie aussi à la totale immoralité de sa passion incestueuse pour son statut de reine. Phèdre est aussi coupable car son comportement l’a rendue détestée