Phèdre
Pour finir, Phèdre a le sentiment d'avoir sa « raison égarée » (v 282), elle est troublée. Sa passion pour Hippolyte la déchire en deux parties ; elle voit Hippolyte comme un amour, elle en est idolâtre mais elle le voit aussi comme un ennemi. Il devient son dieu, elle le substitut à Vénus. Elle dit qu'elle « l'adorait » (v 286) et utilise une périphrase afin de le nommer évoquant la divinisation d'Hippolyte : « tout à ce dieu » (v 288). En opposition à cette divinisation, elle le considère comme son ennemi et essaie de le persécuter « Pour bannir l'ennemi » (v 293) qu'elle adorait. Son égarement est témoigné par une antithèse dans laquelle elle évoque son ennemi et son idole : « Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre » (v 293).
Phèdre éprouve donc de la passion pour Hippolyte mais elle s'engage dans une lutte inutile contre cet amour.
Tout d'abord, Phèdre tente de lutter contre son amour pour Hippolyte. Pour cela, elle a recourt à la religion. Elle utilise d'ailleurs le champs lexical de celle-ci : « vœux assidus », « temple », « orner » et « autels » (v 279 à 289). Elle adresse deux nombreuses prières à Vénus pour faire cesser son amour pour Hippolyte : sa « bouche implorait le nom de la déesse » (v 285). Elle multiplie des actions : elle « bâtit un temple et prit soin de l'orner » (v 280), « de victimes » elle était « à toute heure entourée » (v 281) et sa « main brûlait l'encens » (v 284). Ces actions