Phénoménologie du langage et littérature
Evoquer le vocable « littérature » c’est évoquer ses diverses fluctuations au niveau de ses définitions du point de vue sémiotique et philosophique. Nombreux sont les penseurs qui ont tenté de proposer des plans définitoires pour cerner le vocable en question. L’Ecole de Moscou et l’Ecole de Prague ou les Formalistes russes pensent que la littérature ne peut pas être définie dans l’absolu. En effet, le caractère littéraire d’un discours relève essentiellement d’un relativisme social, culturel et historique. Dans cette lignée de pensée, la littérature demeure un terme fluctuant, car la littérature n’est que ce qu’une société considère comme littérature à un moment donné dans l’histoire. Donc ce qui octroie à un texte cette couleur littéraire ou cette littérarité dépend étroitement d’une connotation sociale. On ne peut pas définir intrinsèquement la littérature en elle-même. Mais dans une considération générale, la littérature est un usage esthétique du langage. Ledit usage est véhiculé par le code écrit ou oral. Cet usage n’a pas forcément un caractère utilitaire, c’est pourquoi il peut être condamné par la société. Mais la société elle-même peut motiver l’usage du langage et le déclarer utilitaire. Dans ce cadre, nous allons voir comment tout en étudiant les structures de la langue nous sommes ramené à considérer le langage dans son rapport avec l’être et dans sa dépendance avec la réalité, autrement dit, est-il possible pour le langage d’avoir un accès à la réalité existante où nous évoluons ? Pour Aristote, l’usage de la littérature dépend du langage. Quand il parle de la tragédie, il met l’accent sur cette dimension langagière assurée par des artisans professionnels du langage. Au chapitre sixième de sa Poétique, le philosophe grec définit la tragédie en disant qu’il s’agit de l’ « imitation d’une action noble, accomplie jusqu’à sa fin et ayant une certaine étendue, en un langage