L’affiche rouge

L’affiche rouge est d’abord une véritable affiche de propagande avant de devenir un poème puis une chanson. Elle représente une galerie de portraits accompagnée de vues symbolisant les actions les plus marquantes des personnages. Elle est un livre d’histoire à elle seule. Elle représente des combats menés par des femmes et des hommes pendant la seconde guerre mondiale. Ces êtres défendent la liberté, la paix, la justice, la vérité et sont élevés au rang de héros. Cette affiche a marqué profondément la population parisienne mais pas dans le sens que voulait donner le régime. Voici ce que l’on trouve dans la revue clandestine de l’époque, Les lettres françaises : « Les passants contemplent longuement ces visages énergiques aux larges fronts. Longuement et gravement comme on salue des amis morts. Dans les yeux aucune curiosité malsaine, mais de l’admiration, de la sympathie, comme s’ils étaient des nôtres. Et en fait ils étaient des nôtres puisqu’ils luttaient parmi des milliers des nôtres pour notre patrie, parce qu’elle est aussi la patrie de la liberté ». Cette affiche est imprimée en noir sur un fond rouge comme une tache de sang.

L’affiche rouge est aussi un poème de Louis Aragon qui sera mis en musique par Léo Ferré.

Le texte se compose de trois parties

- une évocation de ce que les passants pouvaient voir sur cette affiche (3 premières strophes et début de la 4ème)
- un hymne à la vie écrit par Manouchian à sa bien-aimée (fin 4ème strophe et les deux suivantes)
- une sorte de requiem (messe pour les morts) en l’honneur des vingt-trois fusillés pour la France (dernière strophe)
Le texte s’organise autour de 7 strophes comme si elles brillaient sur un chandelier à 7 branches. Ce rapprochement avec le chiffre 7 se rapproche de l’importance symbolique dans la religion juive : la ménorah (7 branches et trois pieds) : 10 comme les dix condamnés sur l’affiche.
Léo ferré dit en parlant de la poésie de Louis Aragon : « Je ne crois pas à