Pierre-augustin caron beaumarchais
Pierre-Augustin Caron, fils d'horloger, inventeur à vingt ans d'un échappement de montre dont il est obligé de disputer l'invention au célèbre horloger Lepaute, vit sa vie comme un roman picaresque. Tour à tour musicien, auteur dramatique, éditeur, courtisan, agent secret, homme d'affaires, trafiquant quand il ne négocie pas ouvertement, il occupe des charges à la cour, apprend les finances avec Pâris-Duverney, mène conjointement plusieurs procès (familiaux, financiers, politiques...), se mêle de politique étrangère, qu'il s'agisse de la mission secrète à Londres avec le Chevalier d'Éon en 1775, de l'aide aux Insurges d'Amérique en 1776, ou de l'achat de fusils en Hollande pour l'armée républicaine, en 1792. Il prend, dès 1756, le nom de Beaumarchais, du nom d'une terre de sa première épouse, bâtit sa fortune sur des coups de poker, organise l'exploitation de la forêt de Chinon, entreprend à Kehl l'édition monumentale des Œuvres de Voltaire (1783 - 1790), finance la Compagnie des Eaux, se bat sur tous les fronts, intrépide, dénonçant çà et là les privilèges, toujours la plume à la main, instrument de combat, de séduction, qu'il manie avec éloquence et insolence.
Il entre en littérature par la petite porte, fournit à Lenormant d'Étiolles, mari de la Pompadour, des Parades dans le genre poissard (1757 - 1763). Le théâtre l'intéresse cependant d'une manière plus sérieuse, et, suivant les idées développées par Diderot sur le drame bourgeois, il donne à la Comédie-Française Eugénie (1767), demi-échec suivi de la publication d'un ouvrage théorique, Essai sur le genre dramatique sérieux, et Les Deux Amis (1770), échec total.
Changeant de genre, Beaumarchais projette de donner aux Comédiens italiens qui le refusent, Le Barbier de Séville, un opéra-comique.