Si comme les rois d'en temps, les présidents modernes avaient des bouffons, Desproges aurait sûrement été celui de François Mitterand. Né le 9 Mai 1939 et décédé d'un cancer le 18 Avril 1988, Desproges est aujourd'hui connu pour son humour noir grinçant que la France découvrit dans Le petit rapporteur sur TF1, puis La minute nécessaire de monsieur Cyclopède. Émission d'une minute dans laquelle un professeur aux allures sérieuses expliquait aux téléspectateurs de FR3 comment « reconnaitre un communiste » ou de quelle façon « essayer de ne pas rire avant la fin de Hamlet » ou encore de quelle manière « jouer à la roulette russe avec un imbécile ». Les lycéens de 2012 n'ayant pas connu Pierre Desproges, je me propose de rendre hommage à mon auteur favoris en le faisant découvrir ( pour ceux qui ne le connaissent pas déjà ) ainsi que son œuvre. Avant de devenir auteur et humoriste, Desproges était journaliste. Il travaillait, en 1967, au quotidien Aurore, dont il se fit renvoyer deux fois. En effet, sa chronique « rubrique des chats écrasés », à l'humour acide n'était pas au goût de tout le monde. Ce ( ou plutôt « celle » ) qui le sauva d'un second renvois n'est autre que Françoise Sagan. Elle écrivit dans une lettre au rédacteur en chef du journal : « Je ne lis pas l'Aurore, mais je l'achète chaque matin pour Desproges ». « Le Belge John Huismans a réussis à tirer une locomotive sur 150 mètres à la force de ses dents. A notre connaissance, c'est la première fois qu'un Belge s'appelle John ». Il parait que Desproges aurait intégré Le petit rapporteur en 1975 grâce à cette phrase. Desproges a fait partager son sens du comique et sa vision du monde aux français au travers de différents médias et genres littéraires. Du journal, Desproges passe à la télévision avec Le petit Rapporteur et La minute nécessaire de monsieur Cyclopède. Puis, le plus impitoyable des clowns se met à la radio : en 1980 il devient procureur de la république dans Le tribunal des flagrants délires,