Exemple de commentaire de Pierre et Jean de Guy de MAUPASSANT
(Chap. 2, de « Tout près de lui », à « présence de son frère », )

Introduction
Guy de MAUPASSANT fait paraître Pierre et Jean dans La Nouvelle Revue fin 1887 - début 1888 et le volume paraît en 1889. Considéré par beaucoup comme le chef-d’œuvre de l’auteur, ce roman court obéit aux thèses du mouvement réaliste et est caractéristique de l’écriture de MAUPASSANT, le réel vu par les personnages, ce qui en fait aussi un roman d’analyse psychologique. Après l’annonce de l’héritage laissé par Maréchal, un ami de la famille, à Jean, un des deux fils de la famille Roland, son frère Pierre va se promener sur le port. Au cours de cette promenade, des images apparaissent à Pierre sous forme de doublets : inconsciemment, la question de sa relation à Jean commence à se poser. Dans cet extrait du chap. 2, Pierre, perdu dans ses pensées retrouve par hasard Jean sur la jetée. MAUPASSANT montre ici, grâce au thème du voyage, ce qui différentie les deux frères et continue à développer le celui du double.

I Le thème du voyage
1- Le goût des extrêmes
Pour Jean, le môle est un endroit pour s’isoler (il ne parle que très peu dans cet extrait) alors que Pierre ne voit que le port, les bateaux qui partent ou arrivent. Ils sont prétextes à son monologue. Il évoque ses « désirs fous de partir », son envie de liberté (le champ lexical est important : « délivré », « libre », « sans entraves », « où bon lui semblerait ») par le jeu des extrêmes : nord/sud, petits feux/grandes fleurs, pâles/cuivrées, oiseaux-mouches/éléphants, blondes Suédoises/brunes Havanaises. Le départ de Pierre à bord d’un navire à la fin du roman est annoncé. Son goût pour la beauté des extrêmes en fait un émule de BAUDELAIRE qui trouvait la Beauté jusque dans le Mal. Pierre s’oppose de façon intransigeante à son environnement bourgeois.

2- L’opposition au frère Il ne s’agit pas seulement d’exotisme africain (« éléphants », « lions », «