Pierre et jean : maupassant montre-t-il à travers ce livre une vision désenchantée du monde ?
Pierre et Jean est un roman qui met en scène deux frères, qui font à première vue partie d'une famille unie, qui mène une existence paisible au Havre : la famille Roland. Un soir, un notaire annonce à la famille qu'un de leurs amis a légué l'intégralité de son héritage à l'un des deux fils : Jean, le cadet. Pierre est d'abord jaloux, puis émet des doutes quant à la légitimité de son frère, jusqu'à être certain que leur mère est une femme adultère et que Léon Maréchal, le défunt, est le véritable père de Jean. Ce secret détruit alors les liens qu'il existe entre Pierre et sa mère, et l'aîné sera exclu de la maison familiale. A la lecture de ce roman, la question qui se pose est si l'auteur a tenté de montrer la vision pessimiste et désabusée qu'il avait du monde. Pour répondre à cette interrogation, il est nécessaire d'étudier les aspects positifs et négatifs présentés chez les êtres, la famille, et la société.
Êtres
Le premier aspect qui frappe le lecteur est la solitude de Pierre. Après avoir découvert le terrible secret de sa mère, Pierre se sent trahi et exclu de sa famille. Il se promène souvent seul, remarque qu'on ne l'attend plus pour le dîner, et que toutes les discussions tournent autour de son frère cadet et de sa fortune. Il est incompris. En effet, Jean ne s'aperçoit pas des interrogations que suscite l'héritage chez Pierre, et lorsque sa mère lui fait des aveus, il a une réaction opposée à celle de son frère aîné : il rassure Madame Roland et prend soin d'elle. Monsieur Roland, quant à lui, semble très naïf et ne se rend pas compte du malheur de Pierre. Le second aspect important est le fait que Jean et Madame Rosémilly se marient tous deux par intérêt. De fait, Jean se livre à de minutieux calculs : (« Elle était moins riche que lui maintenant, car elle ne possédait qu'une douzaine de mille francs de revenu, mais en biens-fonds, en fermes et en terrains