Pierre Mauroy
Né en 1928 d'un père instituteur et d'une mère catholique pratiquante, Pierre Mauroy est l'ainé d'une famille de sept enfants. Son père installé à Haussy, il devient élève des lycées de Cambrai et du Cateau-Cambrésis, puis élève-professeur-stagiaire de l'École normale nationale d'apprentissage (ENNA) de Cachan. Il s'engage dès l'âge de dix-huit ans à la SFIO dans les Jeunesses socialistes et en devient, en 1950, le secrétaire national. En 1951, il fonde la fédération nationale Léo-Lagrange, l'un des plus importants mouvements français d'éducation populaire. Il devient professeur d'enseignement technique à Colombes en 1952 et est élu en 1955 secrétaire général du syndicat des collèges d'enseignement technique de la fédération de l'éducation nationale (FEN). Il occupe cette fonction jusqu'en 1958 (à moins de trente ans) et est élu à la commission administrative nationale de la FEN où il soutient la tendance majoritaire dite alors « autonome » . Il est successivement secrétaire de sa commission Jeunesse-Culture (il est rappporteur de motions au congrès FEN de 1956), publie notamment un article sur le Haut Comité de la Jeunesse (où il siègera lui-même ultérieurement), et est enfin élu secrétaire de la commission pédagogique de la FEN. Il cesse d'exercer ses mandats syndicaux au moment où il prend la direction de la Fédération Léo-Lagrange, mais reste syndiqué.
Débuts en politique
En 1966, il devient secrétaire général de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO). Suite à la création du Parti socialiste, qui remplace la SFIO en 1969, Guy Mollet lui promet son soutien pour prendre la tête du nouveau parti en échange de la nomination d'un de ses proches au poste de numéro 2, mais Pierre Mauroy refuse et est battu d'une voix par Alain Savary lors du vote du comité directeur3. Au congrès d'Épinay deux ans plus tard, il est pressenti pour affronter le premier secrétaire sortant, mais n'arrivant pas à recueillir un nombre suffisant de