Piraterie
Les derniers événements survenus depuis l’été 2008 au large des côtes africaines ont rappelé à l’opinion publique, via les médias, qu’à l’époque de la mondialisation, « un péril vieux comme la mer persistait »[1]. En France, les médias ont alerté l’opinion particulièrement sur une affaire : fin octobre, au large du Bakassi, région longtemps nigériane, et depuis le mois d’août camerounaise, dix marins dont six français travaillant pour la société Total et naviguant sur le remorqueur «Bourbon Sagitta» ont été enlevés. Cette affaire aujourd’hui résolue, les personnes retenues prisonnières ayant été libérées, a mis en avant le caractère complexe de la piraterie actuelle. Les ravisseurs étaient un groupe indépendantiste regroupés sous la bannière des « Bakassi Freedom Fighters » et sont aussi engagés dans des trafics d’armes et de pétrole. Les pirates avaient des visées politiques : l’autodétermination de la région du Bakassi. Ce n’est pas une organisation d’une seule rapine ; la rançon demandée servira à acheter des armes, à corrompre des hommes pour continuer le combat. Ici, la piraterie n’est qu’un instrument, servant à des fins politiques. En Asie du Sud-Est, comme on le verra par la suite, les ramifications sont encore plus complexes et la piraterie n’est bien souvent qu’une ressource de plus pour les gangs et les triades parfois présentes sur plusieurs continents.
Comme nous l’avons vu, des différences et des similitudes existent entre la piraterie d'aujourd'hui et celle qui, bien que n'étant pas homogène, a existé durant des siècles. La grande différence tient peut être plus à l'image que ces pirates véhiculent plus qu'aux façons de procéder. La piraterie des siècles passés est une piraterie mythifiée, teintée d'un romantisme véhiculée dès l'enfance par des comtes et plus tard par une culture récupérant le pirate comme un personnage à la liberté incorruptible. Le pirate d'aujourd'hui