Place du rire dans fin de partie
T°L
Quelle est la place du rire dans Fin de Partie?
Fin de Partie, de Samuel Beckett est une pièce tragique, cruelle mais surtout comique. En effet, ce théâtre de l'après-guerre se veut moqueur de la condition humaine qu'est celle de l'époque. L'auteur représente un monde sans plus aucune illusions, où l'humour noir est de mise et qui glace le sang des spectateurs plutôt qu'il ne le réchauffe. Le dramaturge va jouer sur le caractère de ses personnages et leur mode de vie pour en ressortir l'aspect comique de la pièce. C'est pourquoi nous allons nous demander où se trouve l'intérêt de rire dans une pièce aussi tragique que celle-ci? Nous analyserons dans un premier temps la coexistence du rire et du malheur dans Fin de Partie afin d'en mesurer les enjeux.
« Rien n’est plus drôle que le malheur », en effet cette affirmation en forme de paradoxe, renvoie le lecteur au genre de l'humour noir qui est caractéristique de la pièce. L’adjectif « drôle » renvoie à la comédie, à l’humour et à la légèreté. On remarque que la notion de malheur est généralement rapprochée de la comédie avec des personnages à caractère comique. Le comique et le tragique sont étroitement liés dans la pièce. Le rire, comme le malheur, prend diverses formes au sein de Fin de Partie et évoqué plusieurs fois. C'est le cas du "rire bref" de Clov dans la première didascalie qui est le premier son qu'il émet. Beckett renvoie le spectateur à un monde dépouillé, souillé par la guerre qui correspond plutôt à un sentiment de tristesse mais ce dernier rie sans arrêt sans que l'on sache pourquoi. Le rire est parfois volontaire par les personnages lorsque Hamm demande à Clov : "Veux-tu que nous pouffons ensemble?", et ils sont aussi à l'origine d'effets comique plus ou moins recherché, lors de répliques concernant le "vieux médecin" par exemple où Hamm répète plusieurs fois sa question avant d'en connaître la réponse qui est de la part de Clov, très simpliste. Par