Plaidoirie de Claude Gueux
Monsieur le juge, mesdames et messieurs les jurés.
Aujourd’hui, mon client est accusé pour le crime de monsieur le directeur des ateliers de la prison de Clairvaux, qu’on appelle Mr. D. L’accusé ici présent, se nomme Claude Gueux. Mais avant de commencer, j’aimerais que nous nous posions la question suivante : comment, mais surtout pourquoi cet homme si malheureux est-il arrivé en prison ? Eh bien, je vais vous le dire. Cet homme que nous voyons tous assis à la barre, est un pauvre homme, qui, dans sa misérable vie, n’a pas eu de chance. Il y a cinq ans de cela, il possédait une famille. Il avait sous son aile, une femme et une fille qu’il aimait tant. Cet homme, en plus d’être père de famille, était aussi un pauvre ouvrier. Cet ouvrier avait un emploi et de quoi nourrir sa petite famille. Cependant, arrivait l’hiver. C’était un hiver où Claude Gueux manqua de travail. Malgré le fait qu’il faisait si froid et qu’il était un ouvrier capable, habile et intelligent, la société ne s’est pas attardée à le licencier. A cause de ce manque de travail, mon client était au chômage et n’eut plus de quoi nourrir les deux personnes qui lui étaient chères. Mon client décida donc de voler. Oui, cet homme a volé, oui c’est un voleur ! Mais de ce vol, il résulta trois jours de pains et de feux pour subvenir aux besoins de sa famille. Donc, il vola pourquoi ? Il vola pour nourrir sa famille. Mesdames et messieurs les jurés, voici comment ce pauvre Claude Gueux purgea sa peine et arriva en prison à Clairvaux. Actuellement, mon client a volé et tué, c’est donc un voleur et un tueur. Mais aujourd’hui, ce n’est ni ce voleur ni ce tueur que je défends ici. Non ! Bien au contraire, je défends l’honnête homme qu’est Claude Gueux. D’après le témoignage de mon client, nous pouvons apprendre que celui-ci était traité de manière inacceptable. Tout d’abord, par le fait que mon client mourrait de faim. Eh oui il mourait de faim et qu’avait-il fait Mr. D pour cela ?