Plaidoirie excusez les fautes du copistes
Plaidoyer
Nous voici rassemblés ce jour, mercredi 29 avril 2009, devant le tribunal de l’opinion publique, pour juger monsieur Sylvain Crêtes, accusé d’avoir effectué des copies de peintures et d’en avoir déchiré un original. Monsieur Crêtes a commis des fautes au regard de la loi, mais il n’a pas violé ces règles pour son enrichissement personnel.
Monsieur Sylvain Crêtes a perdu sa femme très jeune. Il s’est tout de suite occupé seul de sa fille, Isabelle, lui consacrant beaucoup de temps et d’énergie. Il s’est conduit comme un père exemplaire, essayant de compenser la perte de sa maman comme il pouvait. Passionnée de piano et très douée malgré son jeune âge, Isabelle va s’investir dans cette activité, entraînant son père dans sa passion. Pour répondre aux nouveaux besoins de sa fille, Monsieur Sylvain Crêtes lui permet de suivre des cours et lui achète également un piano. Il s’est raccroché à sa fille, pour laquelle il donnerait tout. En effet, pour pouvoir l’éduquer décemment et réaliser ses rêves de musicienne, il a accepté un poste en tant que professeur de dessin dans une petite école de Bruxelles. C’est ainsi que, loin de ses ambitions originelles et de ses rêves d’artiste, Sylvain survit ou plutôt « sous-vit ».
Un jour, pour répondre aux besoins de sa famille, il accepte de restaurer des tableaux, « au noir », pour son ami Max, un brocanteur du quartier. Cette activité «cachée» redonne un sens à la vie de notre « héros », pour autant qu’on puisse le qualifier ainsi. En effet, il n’est pas toujours évident pour un homme seul et ayant vécu un deuil aussi important, d’élever et éduquer une jeune fille de dix ans avec un petit salaire d’enseignant et une fonction peu valorisante. Par ailleurs, cette activité a redonné un sens à la vie de monsieur Sylvain Crêtes, les conditions de vie de sa famille s’en sont trouvées améliorées et il s’est senti également revalorisé aux yeux de sa fille. Que pouvait-il espérer de mieux, si