Plaisir de rire
La méfiance est vite tombée, pour une foule de raisons: le scénario de Peter Baynham, toujours selon l’histoire originale de Steve Gordon, la réalisation de Jason Winer, la musique de Theodore Shapiro et les prestations d’acteurs – notamment celle de Brand – qui font d’Arthur une oeuvre à part entière et non un sous-produit.
Le scénario de Peter Baynham ne rejette pas les éléments-clés de l’original – l’alcoolisme d’Arthur, son irresponsabilité -, mais il ne les approche pas du tout du même angle. L’alcoolisme devient beaucoup plus accessoire, alors que la vulnérabilité d’Arthur est ce qui prime. Plus bon enfant direz-vous, moins cru que l’original, mais ce n’est pas plus mal. C’est fondamentalement ce qui en fait une autre histoire.
L’interprétation d’Arthur que nous livre Russell Brand est sans doute la plus agréable des surprises. Autant sa réputation hors-caméra et pré-mariage que ses prestations jusqu’à maintenant ne nous avaient pas vraiment livré une performance d’acteur des plus nuancées. Avec Arthur, il franchit définitivement un pas, ne perdant absolument rien de son talent pour le déjanté, mais démontrant qu’il sait aussi faire dans le subtil, le touchant, le nuancé et l’humain. Facile de comprendre pourquoi il a accepté le rôle et qu’il agisse à titre de producteur. Arthur lui va comme un gant. Et, ce qui ne nuit pas à l’affaire, il est fort bien entouré. Oui, les personnages sont typés à mort, mais ici, c’est approprié ET c’est bien fait, alors on prend plaisir à aimer Mirren et à haïr Gardner.
Pour en revenir à l’ensemble, Jason Winer joue fort bien