Quand vous serez bien vieille… Pierre RONSARD.

En France, durant la seconde moitié du XVIème siècle, les guerres civiles s’enchaînent les unes aux autres. Ces guerres amènent à la mort de nombreux français ; c’est ainsi que meure le capitaine Jacques de la Rivière, dont Hélène de Surgères était amoureuse. Cette dernière fait alors la connaissance du prince des Poètes, Pierre Ronsard, qui se voit demander par la reine Catherine de Médicis de consoler cette belle femme appartenant à sa cour… C’est ainsi que les Sonnets à Hélène succèdent aux œuvres Les Amours de Cassandre et la Continuation des Amours, eux destinés à Marie. Dans ce recueil, l’écrivain – alors âgé de 54 ans - est rongé par l’idée de la mort et de la fuite incontrôlable du temps... Ce sont ces inquiétudes qui le mèneront à l’écriture du poème Quand vous serez bien vieille, dans lequel Pierre Ronsard dresse un tableau déplaisant mais réaliste de la vieillesse. Étonnamment, ce poème constitue une étrange déclaration d’amour à Hélène, tout en étant une célébration de l’art poétique.

Dans le sonnet, l’auteur présente la vie future d’Hélène, « Quand [elle sera] vieille ». Déjà, l’accent est porté sur la vieillesse de la femme, puisqu’elle sera « bien » âgée : cet adjectif intensifie cette idée, qui accompagnera le lecteur tout au long du poème. Les images utilisées par le poète présentent Hélène comme « au soir » de sa vie, sur le déclin de son existence ; elle est éclairée « à la chandelle », d’une flamme de vie qui finira par s’éteindre. L’auteur utilise le terme violent de « vieille accroupie », qui n’est pas louangeur pour la belle « à demi-sommeillant ». Encore une fois, le poète insiste sur la vieillesse d’Hélène, et ce sommeil est dû à la fatigue de la vie : il représente donc la mort. Cependant, si Ronsard insiste sur le fait que la mort est l’aboutissement inévitable de la vie, il intègre à la fin du vers 1 une idée de longévité qu’il attribue à Hélène : une chandelle brûle lentement,