♦ L’objet de l’œuvre, les questions abordées : Qu’est-ce que la rhétorique ? (est-elle un savoir ? est-elle un art ?) + évaluer la rhétorique (est-elle bonne ?). Cela implique de réfléchir à la différence entre l’usage philosophique et l’usage rhétorique de la parole et à leurs implications morales et politiques. En effet, le fil conducteur de l’œuvre semble être le problème du meilleur genre de vie. Doit-on chercher à s’emparer du pouvoir dans le but de pouvoir donner satisfaction à tous ses désirs ? (c’est ce qu’affirme le camp de la rhétorique) Ou bien faut-il penser, comme Socrate, que la philosophie a une valeur essentielle pour l’homme et pour la cité ? Par ailleurs, au fur et à mesure que la discussion progresse et les interlocuteurs se succèdent, les questions changent. Ainsi, avec Polos on passe à une réflexion sur le pouvoir et la justice (qui se poursuivra avec Calliclès) et, avec Calliclès, au choix d’une vie juste, à la définition d’une morale de vie. Le Gorgias est ainsi construit sur un emboîtement de thèmes qui, partant d’une simple question de définition, aboutit à une réflexion proprement morale sur l’art de construire sa vie.
♦ Notions du programme de terminale :
- L’art (> la culture) ≠ savoir-faire → Socrate/Polos
- Le désir (> le sujet) + le bonheur (> la morale) → Socrate/Calliclès
Ce n’est pas par la satisfaction de tous nos désirs, par nature insatiables, que nous atteindrons le bonheur.
- La justice et le droit + l’État + la société (> la politique) → Socrate/Calliclès
Qu’est-ce qui est le plus grave ? Commettre l’injustice ou la subir ?
Les lois relevant du droit positif, sont-elles faites pour les faibles ?
♦ La structure de l’œuvre : Le Gorgias est un dialogue critique de la rhétorique, mais aussi de la politique que la rhétorique sert. L’ensemble du Gorgias est scandé par les changements d’interlocuteurs. Cinq personnages interviennent, dont Gorgias, Polos, Calliclès (représentants de la rhétorique), Socrate et