Michel FOUCAULT, Le Courage de la vérité. Le Gouvernement de soi et des autres II. Cours au Collège de France. 1984 , Paris, Seuil, 2008, 356 p., ISBN 978-‐2020658706. Marc-‐James Tacheji* Quelques mois avant son décès, suite à nombres de cours, d’entretiens et de publications concernant la philosophie antique, Michel Foucault se prononce contre celle-ci, la présentant comme « une profonde erreur1 ». Ni admirable, ni même très fameuse, la pensée grecque aurait tout de suite buté contre ce qui paraît être son point de contradiction majeur : la recherche, d’une part, d’une esthétique de l’existence, et l’effort, d’autre part, de vouloir la rendre commune à tous. Ainsi, pour Foucault, penseur qui a toujours cherché à miner la fixité du pouvoir et d’en permettre la fluidité, l’univers gréco-latin n’a su offrir qu’un mince répit. Dans un monde où les dispositifs normatifs-normalisants n’existaient pas encore, il espérait retrouver les conditions de possibilité de normes d’intelligibilité déchargées de leurs mécanismes normalisateurs. À regret, il s’est retrouvé face à un système dans lequel « la militance, le militantisme des écoles, des sectes philosophiques (…) se faisait tout de même essentiellement en circuit fermé. Il s’agissait par le pouvoir du prosélytisme ou de la propagande, de gagner d’autres adhérents, de
L’auteur est détenteur d’une maîtrise en philosophie (Université de Montréal) et étudiant au baccalauréat en droit (Université McGill). 1 « Le retour de la morale » (entretien avec G. BARBEDETTE et A. SCALA, 29 mai 1984),