Poèmes en enfer
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Une Saison en enferUne Saison en enferUne Saison en enferUne Saison en enfer par Arthur Rimbaud ****************
« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. -Et je l'ai trouvée amère. -Et je l'ai injuriée. Je me suis armé contre la justice. Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, …afficher plus de contenu…
Je ne regrette pas le siècle des cœurs sensibles. Chacun a sa raison, mépris et charité : je retiens ma place au sommet de cette angélique échelle de bon sens. Quant au bonheur établi, domestique ou non... non, je ne veux pas. Je suis trop dissipé, trop faible. La vie fleurit par le travail, vieille vérité : moi, ma vie n'est pas assez pesante, elle s'envole et flotte loin au-dessus de l'action, ce cher point du monde. Comme je deviens vieille fille, à manquer du courage, d'aimer la mort ! Si Dieu m'accordait le calme céleste, aérien, la prière, comme les anciens saints. -
Les saints, des forts ! les anachorètes, des artistes comme il n'en faut plus ! Farce continuelle ? Mon innocence me ferait pleurer. La vie est la farce à mener …afficher plus de contenu…
cette vie de mon enfance, la grande route par tous les temps, sobre surnaturellement, plus désintéressé que le meilleur des mendiants, fier de n'avoir ni pays, ni amis, quelle sottise c'était. - Et je m'en aperçois seulement ! - J'ai eu raison de mépriser ces bonshommes qui ne perdraient pas l'occasion d'une caresse, parasites de la propreté et de la santé de nos femmes, aujourd'hui qu'elles sont si peu d'accord avec nous. J'ai eu raison dans tous mes dédains : puisque je m'évade ! Je m'évade ! Je m'explique. Hier encore, je soupirais : « Ciel ! sommes-nous assez de damnés ici-bas ! Moi, j'ai tant de temps déjà dans leur troupe ! Je les connais tous. Nous nous reconnaissons toujours; nous nous dégoûtons. La charité nous est inconnue. Mais nous sommes polis