I- La poésie, art esthétique mais inutile. a- La recherche d'une perfection musicale.
Certains poètes ont envisagé la poésie comme une sorte de jeu musical avec les mots, plus qu'un moyen de produire du sens.
Ex : à l'époque baroque, conception musicale de la poésie a connu son apogée à travers le lettrisme : les auteurs écrivaient des textes faits de mots inventés, sans aucun sens, choisis pour leurs sonorités (cf Sonnet en langue inconnue de Marc Papillon de Laphryse).
Ex : au XIXe siècle, Verlaine, dans son Art poétique, fait de la musicalité un élément essentiel de la poésie en exigeant "De la musique avant toute chose".

b- La beauté des images.
Beauté des images est également essentielle dans la recherche esthétique que peut poursuivre la poésie.
Ex : poésie d'Arthur Rimbaud, fondée sur la fulgurance des images et de leurs associations. Ses Illuminations semblent tournées vers l'irréel. "Barbare" par ex constitue un voyage vers un paysage inédit, à la fois exaltant et inquiétant. Rimbaud ne délivre pas de "message" : il nous transporte dans un univers inconnu et étrange.
Ex : le rôle onirique de la poésie des images a été mis en relief, notamment par les Surréalistes. Cf Aragon qui définissait le Surréalisme comme un "abus du stupéfiant image".

c- La condamnation de la poésie instrumentalisée.
Idée que la poésie devrait poursuivre un rôle utilitaire paraît absurde ou insupportable à un gd nbre de poètes.
Ex : Charles Baudelaire revendique un idéal poétique proche de celui de Théophile Gautier : "Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poète que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d'écrire un poème."

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L'idée que la parole poétique doit avant tout poursuivre un but esthétique est donc partagée par un gd nbre d'auteurs. Le langage poétique n'aurait alors pas d'autre finalité que lui-même, pur, indépendant de la politique, de la morale.