Poétique de la nature chez maupassant
Tout une part de la poétique de M échappe à l’esthétique naturaliste fondée sur un réalisme social. Il développe un surnaturalisme orienté vers le fantastique, où l’expressivité symbolique de la nature, en particulier de la neige et de la pluie, forge le support inaperçu d’une poétique des souvenirs qui lie le passé et l’avenir dans un présent discursif.
1. L’innommable.
• La fonction narrative : la neige et la pluie. Dans Le mariage du lieutenant L, la neige a une fonction narrative en début et fin de texte : l’action se déroule durant une chute de neige. • L’évènement « neige » scande le récit et provoque un effet rythmique. C’est un rideau qui se lève et se baisse (fonction dramaturgique). Il en est de même dans Boule de suif (« rideau de neige ») et Mademoiselle Fifi (« pluie épaisse comme un rideau de neige ») où l’on trouve une poétisation de la prose. • La réécriture. On note le reprise de certaines formules en les retravaillant ; une même phrase passe de l’esquisse à la perfection ; il s’agit d’une recherche obstinée du mot juste pour dire l’innommable, seule exigence assignée au poète par le pur évènement neige. • La fonction symbolique/ allégorique. C’est par un réseau de signes et d’association que le poète fait figurer la mort. LL : la troupe laissait une image de fantôme blanc « la neige faisait de nous des fantômes comme des spectres de soldats morts » » La neige est génératrice d’une atmosphère et les signifiants sont associés à la présence de la mort qui détermine un espace de huis clos. BS : la campagne est « lugubre sous cette blancheur illimitée ». On note un paradoxe en ce sens que la neige est une limite tout en étant la figure même de l’illimité et l’allégorie de la mort devient la métaphore de l’acte d’écrire.
2. La pluie des souvenirs. En plus d’avoir la