POEME1
Molière, dramaturge classique, écrit en 1662 L’Ecole des femmes, une pièce qui marque la naissance de la grande comédie de mœurs et de caractères. L’auteur, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, écrit pour le roi à la cour de Versailles. Issu d’une famille bourgeoise, il est pourtant connu pour ses comédies dénonciatrices de certains usages du XVII° siècle. Sa pièce L’Ecole des femmes met en scène la libération par l’amour d’une toute jeune fille, Agnès, qui était tenue enfermée depuis son enfance par un homme tyrannique, Arnolphe, pour qui l’absence d’éducation est un gage d’innocence et donc de fidélité. L’extrait étudié « Agnès lit les Maximes du mariage », de l’acte III scène 2, est un sermon sur le mariage qu’adresse Arnolphe à la jeune fille, en effet dans la scène précédente il rappelait son désir de ne point différer davantage son mariage avec Agnès et envoyait mander à cette intention un notaire.
I. Une relation déséquilibrée entre homme et femme 1. la femme, possession de l’homme
La femme a la position hiérarchique la plus basse dans la société du XVII : elle est encore plus docile et soumise que tous les autres membres de la société (le valet, lenfant, le soldat, le frère). A noter également lalexandrin 703 : « Lune est moitié suprême et lautre moitié subalterne ». Les mots « suprême » (placé à la césure) et subalterne (placé à la rime) occupent une position forte du point de vue prosodique. Lacteur doit insister sur leur prononciation : cela met en valeur la dichotomie entre lhomme et la femme.
La femme na pas pour Arnolphe dexistence propre : elle nexiste que pour lhomme : elle est sa possession (voir la maxime un et deux).
2. le mariage d’intérêt : la jeunesse contre la fortune
La scène souvre par la tirade dArnolphe qui rappelle à Agnès son origine paysanne. Cest donc un honneur pour elle de devenir