POESIE ENGAGEE
Références :
a. Horrible Journée ! (fragment 138)
b. Les feuilles d’Hypnos
c. 1946 (XXe siècle)
d. René CHAR
e. Ici, René CHAR raconte l’exécution de son ami Roger BERNARD qui est un résistant et également un poète. Ce dernier explique pourquoi il n’a pas sauvé son camarade alors qu’il en avait la possibilité. Il insiste fortement sur le fait qu’il aurait pu « presser la détente du fusil-mitrailleur » pour sauver son compagnon, mais ne l’a pas fait afin d’épargner le village ; car lors de l’occupation, si un SS était tué, ces derniers exécutaient des civils. Dans le poème, l’auteur nous fait également part de ses impressions présentes sur le moment puisque qu’il décrit « un froid polaire » alors qu’il y a un « soleil de juin » ; c’est un paradoxe entre sa volonté de faire en tant qu’ami (assassiner les SS) et son devoir de résistant (préserver le village) et nous fait part de ses impressions au moment où il écrit le poème, puisqu’il en vient à se demander si le village n’était finalement qu’ « Un village pareil à un autre ». René CHAR s’interroge sur sa condition de résistant ; son choix en faveur de la morale résistante est finalement mitigé puisque l’auteur n’est pas certain d’avoir fait la bonne action, il s’en remet d’ailleurs aux conseils de son ami qui selon lui aurait pu être le seul à pouvoir réellement juger son choix, néanmoins ce dernier étant fatalement décédé, il paraît désormais impossible au résistant d’avoir une réponse sur son acte.
Horrible journée ! J’ai assisté, distant de quelques cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé ! Nous étions sur les hauteurs dominant Céreste, des armes à faire craquer les buissons et au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête… Le soleil de juin glissait un froid polaire dans mes os.
Il est tombé