Poesie
Blaise Cendrars est né en Suisse en 1887 et est mort en 1961 à Paris. Il mène dès l’âge de quinze ans une vie aventureuse parcourant le monde de l’Amérique jusqu’en Russie, exerçant divers métiers. Il participe à la Première Guerre mondiale où il est grièvement blessé. Il publie des poèmes, des romans qui sont influencés par cette vie de voyageur et par le monde moderne avec ses nouvelles formes de communication et d’art, la publicité, le cinéma, le jazz, dont il devient le chantre. La Prose du Transsibérien publié en 1913 est un long poème de quatre cent quarante six vers libres qui relate le périple effectué par Cendrars et une jeune femme appelée Jehanne jusqu’en Mandchourie.
Dans cet extrait, Cendrars évoque les moments de sa vie et le voyage qu’il est fait dans un paysage insolite, parfois fantastique au rythme du train. Cendrars fait référence à des moments de son existence. Tout d’abord, il évoque sa naissance aux vers 1 et 6 et son enfance au vers 2 qu’il situe par rapport à son adolescence. Ces deux moments sont très loin dans le temps; « je ne me souvenais déjà plus de mon enfance » et dans l’espace; « J’étais à seize mille lieues de ma naissance ». Ils étaient une attente car le poète évoque ses rêves et son désir d’évasion, de fuite à travers le vers « Et l’école buissonnière, dans les gares devant les trains en partance ». Cette prime jeunesse apparaît comme figée, protégée mais déjà tournée vers le monde du voyage et du rêve: « J ‘ai passé mon enfance dans les jardins suspendus de Babylone. L’autre moment qui marque son début dans la vie comme une accélération est l’adolescence avec la reprise du chiffre seize: « J’avais à peine seize ans… », « J’étais à seize mille lieues de ma naissance… ». C’est à cette époque que le monde s’ouvre et l’auteur se retrouve à Moscou comme c’est le cas dans la réalité.
Cette jeunesse coincide avec une soif de découverte, une