Policy mix
Céline Antonin
OFCE, Centre de recherche en économie de Sciences Po
Mardi 21 septembre 2010
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La fatalité grecque : un scénario prévisible ?
Depuis fin 2009, la Grèce est en plein bouleversement. Sauvée in extremis du défaut de paiement par l’action conjointe de l’Union européenne (UE) et du FMI, elle n’a pas regagné la confiance des marchés. Conséquence directe de la dégradation des finances publiques, la crise grecque a été aggravée par deux autres facteurs : la spéculation financière d’une part, et l’absence de cohésion au sein de la zone euro d’autre part. La Grèce a profité de la croissance vigoureuse des années 2000, supérieure à 4 % par an, et de la faiblesse des taux d’intérêt liée à son appartenance à la zone euro pour accroître massivement les dépenses publiques (santé, protection sociale, éducation, ordre public). Cette manne financière a eu pour effet de retarder les réformes fiscales et structurelles qui auraient permis de préserver la soutenabilité du système, alors même que les déficits public et commercial se creusaient. Deux ans après la crise des subprime, quand le pays est entré en récession, la question de la soutenabilité s’est posée avec acuité. Les conséquences sont peu réjouissantes : outre une forte récession, l’année 2010 rimera avec hausse du taux de chômage, baisse de la consommation et de l’investissement, réduction drastique des dépenses publiques et hausse de la fiscalité. La crise grecque a néanmoins une vertu : en mettant en lumière les carences de l’Union européenne en matière budgétaire, elle appelle une révision en profondeur de la politique budgétaire en zone euro.
in 2009, la Grèce doit faire face à une crise de la dette, crise aggravée par la spéculation financière et l’absence de cohésion budgétaire en zone euro. Profitant de la croissance vigoureuse des années 2000 et de la faiblesse des taux d’intérêt pour accroître massivement les dépenses publiques, le pays a retardé les réformes