Politique commerciale du maroc
Professeur à la Faculté de droit de Rabat-Agdal et conseiller auprès du Centre d'études internationales.
"La conclusion par le Maroc de plusieurs accords de libre-échange n'est pas le fruit d'un pur hasard ; il s'agit d'une donnée fondamentale, une tendance lourde qui structure la politique étrangère du Royaume. Une politique qui cherche, notamment depuis 1999, des ancrages et des profondeurs régionaux pour multiplier les offres exportables, diversifier les partenaires commerciaux, développer les opportunités d'investissement et, partant, augmenter les opportunités d'emploi.
Cette tendance est également commandée par la configuration mondiale post-bipolaire où les logiques géoéconomiques ont pris le devant sur les impératifs géopolitiques. Le début des années 1990 a été ainsi marqué par le développement notable des Accords commerciaux régionaux et l'approfondissement de certaines intégrations économiques régionales : conclusion de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en 1992, établissement du MERCOSUR (Marché commun du sud regroupant initialement l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay), lancement de l'Union économique et monétaire en 1992 par le Traité de Maastricht et fondation de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Constatant ces dynamiques de fond, le Maroc ne pouvait rester en marge de cette redistribution de la puissance économique à l'échelle planétaire. Déjà, en 1989, les cinq pays maghrébins ont fondé l'Union du maghreb arabe (UMA). De 1986 à 1993, le Maroc a contribué de manière active à l'Uruguay Round qui a refondé l'organisation mondiale des échanges. En 1995, il participait activement au Processus euro-méditerranéen de Barcelone qui s'est matérialisé par la conclusion d'un accord d'association dont la portée est non seulement économique, mais aussi politico-stratégique. Cette relation a été approfondie en 2005 par la conclusion d'un plan d'action PEV (Politique européenne de