Politique monétaire bce
L’Etat doit-il renoncer aux politiques monétaires discrétionnaires ?
La politique économique répond à deux problèmes, l’inflation et le chômage, et s’appuie sur deux instruments, la politique budgétaire et la politique monétaire. La politique monétaire correspond à la régulation de l’économie par la fixation de la quantité de monnaie en circulation. L’Etat a plusieurs moyens d’action sur la création monétaire : fixation du taux d’intérêt, intervention sur le marché bancaire (politique d’open-market) ou encadrement du crédit. Les évolutions récentes vers une plus grande libéralisation ont conduit à reconsidérer ces moyens d’action des banques centrales tandis que le modèle allemand s’est généralisé à l’Europe. Ce modèle s’appuie sur trois piliers :
· Les politiques monétaire et budgétaire ne sont plus coordonnées au sein de la même institution
· La politique monétaire est dévolue à une institution indépendante (ex. BCE)
· Une banque centrale ne doit ni solliciter ni recevoir d’avis des hommes politiques.
La question monétaire se dépolitise donc sous l’influence des théories monétaristes, notamment avec l’Ecole des anticipations rationnelles (R. Lucas). La politique monétaire est en effet au cœur d’une controverse entre keynésiens et monétaristes : les premiers sont favorables à une politique monétaire active tandis que les seconds déconseillent toute intervention de l’Etat pour régler la conjoncture, qui ne peut être que déstabilisante. Dès faut-il voir dans une politique monétaire interventionniste un moyen d’action étatique légitime et quasi-régalien ou une pratique populiste de la part des gouvernements et inefficace voire même néfaste pour l’économie ?
Si la monnaie était auparavant au service de la politique (I), la neutralité de la monnaie a durablement disqualifié la politique monétaire (II) en négligeant les dangers d’une monnaie dépolitisée (III). I. La monnaie était auparavant