Politique nucleaire de l'iran
1) Le développement du nucléaire en Iran (l'Histoire du développement)
L’industrie nucléaire iranienne fait ses débuts dès 1957, avec le soutien américain, par le biais de l’organisation de l’énergie atomique d’Iran (AEOI). Divers contrats s’ensuivent, traités avec les Allemands et les Français, qui prennent brutalement fin avec l’instauration de la république islamique d’Iran en 1979, alors même, signale François Heisbourg, que les avancées iraniennes sont spectaculaires : « jusqu’au moment où la poussée révolutionnaire islamique commence à perturber les travaux dans la seconde moitié de 1978, l’Iran était ainsi bien parti pour mettre sur pied un programme électronucléaire d’une ampleur voisine à celle de l’Allemagne ». La nouvelle république islamique dénonce en effet ce programme comme symbole de la dépendance à l’étranger et comme moyen illégitime de dépenser les richesses du pays. Cependant, l’isolement iranien, notamment lors de l’embargo américain pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988), pousse les autorités à relancer le choix du nucléaire, officiellement civil, en évoquant le nécessaire développement d’une autosuffisance énergétique. C’est alors que le doute nait chez certains experts étrangers qui considèrent que le déploiement des armes chimiques irakiennes a poussé les Iraniens au développement d’une industrie nucléaire essentiellement militaire, dans l’intérêt de leur sécurité territoriale. La décision du gouvernement iranien de poursuivre un programme d’enrichissement d’uranium se concrétise en 1987 par un accord secret signé avec le Pakistan tandis que d’autres accords sont signés en 1995 avec la Russie pour l’installation d’une centrale nucléaire, en 1997 avec la Chine pour la fourniture de technologie nucléaire. (En février 2003, l’Iran accepte une première inspection de l’AIEA et, dans un premier temps, négocie avec la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Le 18 décembre 2003, l’Iran s’engage à respecter un moratoire sur l’arrêt de