Politique
Toutes ces idées sont étrangères à la France du XVIIème siècle, et traduisent surtout un optimisme illimité envers la nature humaine, optimisme se posant en défi à un certain pessimisme chrétien tel que développé en France par les tenants gallicans de la monarchie de droit divin.
On se trouve avec les Lumières à un point clé de l'affrontement foi/raison qui aura dominé toute l'histoire de l'Europe depuis l'émergence du Christianisme, mais fondée par les philosophes sur la vision erronée d'une foi qui présuppose et d'une raison qui démontre, alors qu'il est fréquent que la foi dépasse la présupposition et que la raison ne démontre rien - comme l'admettait d'ailleurs Diderot lui-même dans sa Lettre aux jeunes gens qui se disposent à l'étude de la nature, dans ce dernier cas à propos de la raison des mathématiciens -.
L'Esprit du Siècle peut s'interpréter comme étant un phénomène de croissance de type quasi-religieux suscité par le combat contre la monarchie absolue de droit divin et contre l'Église. Ainsi, les philosophes rêvent d'une cité idéale comparable à la cité platonicienne, et c'est dans cet esprit qu'ils développent une doctrine des choses qui doivent nécessairement advenir. L'Esprit du Siècle est donc une eschatologie qui arrive au terme d'un processus inéluctable guidé par des hommes éclairés. C'est Diderot qui écrit